Ça y est, vous annoncez votre démission à votre patron. Il vous regarde et vous demande vos raisons de départ. Après lui avoir expliqué, il vous demande de lui laisser la journée sachant qu’il reviendra avec une contre-offre que « vous ne pourrez refuser », tout en vous faisant la promesse de régler tout ce qui vous a causé d’aller voir ailleurs. Maintenant, que faire? Est-ce plus avantageux de l’accepter ou de la refuser?
En réalité, plusieurs questionnements risquent de découler de cette situation et c’est tout à fait normal. Comme vous le savez déjà sûrement, accepter une contre-offre est rarement la bonne option. Mettons les choses en perspective!
Comprendre les motivations de l’employeur
Fortes sont les chances que votre gestionnaire apprécie votre manière de travailler, car vous apportez une valeur ajoutée à la compagnie. À leurs yeux, vous faire la promesse de vous accommoder peut souvent paraître comme la meilleure option pour plusieurs raisons. Du point de vue de l’employeur, il peut s’avérer avantageux de bonifier votre rémunération actuelle. Vous convaincre de rester en poste lui éviterait un processus de recrutement potentiellement couteux, sans compter l’accueil et l’intégration d’un nouvel employé, la formation de ce dernier, etc. Le gestionnaire aura peut-être même peur de perdre lui-même son emploi, car cela pourrait tacher sa réputation de « bon » gestionnaire.
L’effet boule de neige est également une crainte tout à fait normale de la part d’un employeur. En effet, le départ d’un leader, qu’il soit formel ou informel, pourrait encourager d’autres membres de l’équipe à également quitter leur emploi actuel. De plus, dans le cas d’un départ en milieu de projet, cet action peut s’avérer fatale pour le projet en question ou, du moins, entraîner des dépassements de coûts, d’échéancier etc… Maintenant soyons honnête : des projets, il y en aura toujours. À vous d’accommoder votre employeur dans la mesure du possible afin de minimiser les dommages collatéraux que votre démission causera.
Les raisons pour lesquelles vous ne devriez pas considérer une contre-offre
👉🏽 Si jamais l’entreprise se doit d’effectuer une restructuration/ des mises à pied, vous serez le premier sur la liste. L’employeur saura que vous étiez prêt à couper les cordes, ce sera donc à leur tour.
👉🏽 Lorsqu’un membre de votre équipe sera promu, minces sont les chances que la promotion soit vôtre… Il est tout à fait normal de promouvoir les employés les plus loyaux.
👉🏽 Votre employeur sait maintenant que vous n’êtes pas nécessairement heureux au sein de l’entreprise. Il risque par conséquent de constamment vous remettre personnellement en question.
👉🏽 Mais d’où l’argent de cette contre-offre provient-il? Est-ce l’argent qui vous aurait été versé pour votre prochaine augmentation salariale…?
👉🏽 Est-ce vraiment le genre de compagnie dans laquelle vous voulez évoluer? Où les menaces sont le seul moyen d’avancer?
👉🏽 Pourquoi ne vous payaient-ils pas ce montant avant? Fortes sont les chances qu’ils doutaient probablement que vous en valiez la chandelle.
👉🏽 Minces sont les chances qu’accepter une contre-offre fasse en sorte que les racines des causes ayant causées votre démission soient magiquement résolues.
En conclusion, statistiquement parlant (selon Forbes), vous avez 90% de chance de quitter votre emploi dans les 12 prochains mois grâce aux mêmes sources d’insatisfactions. Est-ce vraiment dans ces circonstances que vous voulez prendre la chance de terminer votre emploi?
Kamil Eladas, CRHA/CHRP